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 L'accueil de Bordeciel

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Chasse-la-Nuit
Cannibale
Chasse-la-Nuit


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MessageSujet: L'accueil de Bordeciel   L'accueil de Bordeciel EmptyLun 3 Sep - 19:02

    Rien de tel qu'un froid de gueux pour vous faire vous sentir chez vous.

    Après s'être libéré de ses chaînes et être monté en selle, Chasse-la-Nuit avait pris la direction du Nord, évitant soigneusement Bruma et ses gardes avant de s'engager plus avant dans la montagne, se nourrissant des vivres de ses anciens gardiens. Celles-ci étant supposées nourrir quatre personnes pendant deux jours, il pensait être large du côté de la nourriture. Et, en effet le problème n'était pas venu de là.

    Deux jours plus tard, le cheval Cyrodiilien avait cassé sa pipe en montagne. De froid, d'épuisement, Chasse-la-Nuit n'aurait su dire. Il en avait profiter pour casser la croûte, le sang encore chaud de l'équidé le revigorant quelque peu, avant de poursuivre sa marche en emportant une quantité restreinte de vivres. Le temps n'avait fait que se dégrader depuis. La nuit venant, il avait fait halte à l'abri d'un surplomb rocheux, avant de dormir quelques heures malgré l'absence de feu. Il se réveilla frigorifié mais vivant, pour son plus grand plaisir, avant de reprendre son chemin après un petit-déjeuner rapide composé de viande sèche et à moitié gelée. Les bourrasques s'étant quelque peu calmées, il s'était mis à maudire le mort qu'il avait détroussé pour passer le temps. En effet, en tant que soldat impérial, le mort ne portait au moment de son décès qu'une fichue armure impériale dont la stupide jupette n'était en aucun cas adaptée à des températures aussi basses.
    Aussi avançait-t-il en grelottant, souhaitant ardemment à chaque pas à l'ancien propriétaire de l'armure un agréable séjour en Oblivion.


    ***

    Alors que la neige avait cessé depuis quelques heures de l'aveugler, une aubaine se présenta sous la forme de plusieurs chariots renversés sur la route, aux abords d'un bois. Cette vision fit courir ses jambes avant qu'une pensée un tant soit peu cohérente n'atteigne son cerveau, hormis celles-ci :

    Morts ! Vêtements ! Chaud !

    La vision des caravaniers khajits éparpillés dans leur sang gelé lui fut plaisante. Celle du tronc abattu en plein milieux du chemin le calma assez pour se traiter d'imbécile tandis que sortaient de leur cachette deux bandits caparaçonnés dans leur armure de fer. Le fait que leurs mouvements lui paraissent lents le rassura...

    L'attente dans le froid ? C'était comment ?

    Avant qu'un sifflement ne le fasse se jeter sur le côté, la flèche se fichant néanmoins dans son armure avant d'en ressortir et de ricocher sur les pavés usés. L'éraflure à son flanc acheva de le réveiller.

    Vous auriez dû attendre un gibier plus conséquent bande d'idiots !

    Se relevant prestement, il lança son sac de vivres à la figure de son premier assaillant. Celui-ci la repoussa d'un coup de bouclier … Et se pétrifia devant la figure reptilienne qui apparut soudainement dans son champ de vision. Le percutant, l'argonien l'envoya au sol, dégainant par la même occasion, une autre flèche le frôlant dans sa chute, avant d'abattre sa lame sous le casque de fer. Se retournant, il avisa un autre tireur. Ignorant le hurlement barbare du second – de la seconde – combattante, il fut sur lui en quelques secondes. Au moins sa victime eut-elle l'idée de dégainer, mais trop tard pour empêcher une épée impériale de lui fendre le crâne en deux.
    Sans laisser le temps au cadavre de retomber, l'argonien s'en saisit, se retourna et le jeta dans un même mouvement sur la bandit qui le chargeait. Celle-ci ne put éviter le corps et se retrouva étourdie au sol sous un poids imprévu. Ce à quoi elle ne put réfléchir, une lame venant de s'enfoncer entre ses deux yeux.
    L'argonien regarda le dernier survivant de la bande, l'archer qui avait réussi à le toucher. Celui-ci le visait,dans l'attente de son prochain mouvement. Chasse-la-Nuit sourit et dit posément :

    - Une seule flèche bosmer. Rate moi que je te tue. Ou file, peut m'importe.

    - Tu parles trop, lui fut-il répondu.

    Mais nul flèche ne fendit les airs. L'archer se détourna, avant de sursauter, une épée impériale venant de se ficher dans un tronc proche. Il se retourna, sa main se rapprochant de son carquois... Avant de détaler en voyant l'argonien le viser à nouveau, armé de la hache de fer de l'un de ses camarades défunts.

    Le rire de Chasse-la-Nuit l'accompagna.

    Quand l'argonien s'éloigna enfin du charnier, se fut habillé chaudement, quelques septims, crochets et potions dans sa nouvelle sacoche, armé d'une dague en acier et d'une hache en fer, ses vivres sur l'épaule...
    Et le ventre plein.

    Un panneau le renseigna plus loin.

    Direction Épervine !


Dernière édition par Chasse-la-Nuit le Dim 16 Sep - 16:27, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: L'accueil de Bordeciel   L'accueil de Bordeciel EmptyMar 4 Sep - 0:47

    Les petits gourmands...

    Quelques heures à peine avaient suffit pour qu'une meute de loups s'attaquent aux carcasses. A son approche, Chasse-la-Nuit vit deux museaux vermeilles se tourner vers lui, délaissant un instant la panse ouverte de l'un de ces énormes chevaux de Bordeciel. Ayant de quoi manger à leur faim, les loups ne se montrèrent pas agressifs. L'argonien n'eut qu'à garder ses distances pour éviter tout conflit avec eux. Il se surprit à les envier, tandis qu'il s'éloignait, les bruits de mastication et de la meute lui parvenant de plus en plus faiblement.

    Dans ce sens-ci, les panneaux annonçaient Faillaise. Quelle que soit l'histoire de cette ville, il espérait de tout coeur qu'elle ne lui réserverait pas la même surprise que la Châtellerie d'Epervine : les premiers gardes qu'il y avait aperçu portaient l'armure impériale. Cette vision seule avait suffit pour lui faire faire sagement demi-tour. Croyant même apercevoir une patrouille de Hauts Elfes non loin, son pas s'était fait d'autant plus rapide, ne se retenant plus de courir lorsque la tour des gardes disparut dans son dos. Revenant ainsi sur ses traces, il avait opté pour cette autre direction.

    Qu'un seul garde impérial croise ma route et je lui ferai payer ce temps perdu...

    Paroles au vent. Son instinct de conservation, que ses nombreuses fuites avaient aiguisé au delà du raisonnable, balayerait toute intention belliqueuse de son crâne. Faire profil bas, comme toujours. Dans le pire des cas, il pourrait toujours virer ermite, s'enfoncer dans la nature hostile pour ne plus jamais chercher la compagnie des autres mortels, offrant l'hospitalité au voyageur égaré, se nourrissant de lapin, de quelques truites pêchées dans une rivière proche à l'eau limpide... Profitant chaque matin d'un merveilleux levé de Soleil...

    Avant de s'approcher petit à petit d'un petit village isolé, pour prendre un petit morceau par-ci, par-là, puis finir à nouveau poursuivi par les soldats de faction dans les parages !

    Il donna un coup de pied rageur dans une malheureuse pierre qui n'avait rien demandé. L'errance demeurait son seul salut. Rabâcher encore et toujours son dépit ne le servait en rien. Il était un bon combattant, agile, débrouillard, discret quand il le voulait... Il trouverait bien une petite place pour lui, où on ne viendrait pas constamment lui chercher querelle.

    Et un survivant hors pair. A moins que ta lame ne finisse par s'émousser contre les lames infinies des gardes ? Continue ainsi et tu finiras par...

    Une bourrasque glacée le gifla. Il s'arrêta un instant, prenant soudain conscience que son corps recelait toujours un semblant de chaleur, malgré des températures toujours basses. Cette constatation lui tira un sourire.

    Tu as de la nourriture, des vêtements adéquates pour te préserver du froid, et aucuns gardes sur tes traces. De quoi te plains-tu ?

    Comme en réponse à son humeur plus légère, un rayon lumineux perça les nuages. Il eut presque envie d'en rire. Profitant de ces nouveaux rayons chauds qui lui doraient les écailles, Chasse-la-Nuit repartit d'un pas plus tranquille.
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